Un peu d’histoire Le château historique Au bas de la colline où se situe l’actuel château de Vaulx, se trouvent les vestiges de l’ancien château ; bâtiment rectangulaire qu’une baie en arc brisé a permis d’identifier comme l’ancienne chapelle castrale. Selon Courtepée, le fief aurait appartenu à une famille Choiseul (dont la déformation du nom aurait donné « Chizeuil »), mais un historien local, J. Rondet, auteur d’un ouvrage sur le canton de Charolles, donne une autre version de l’histoire de ce fief. Les deux se rejoignent au XVe siècle, où le fief passe aux Damas d’Anlezy et de Thianges. A la révolution, le château est démantelé. Au XIXe siècle, il est reconstruit par la famille Geoffray au sommet de la colline à l’emplacement d’un ancien bâtiment qui daterait du XVIe siècle. Léon Geoffray Léon Geoffray, né en 1852, mort en 1927, est un diplomate français à l'origine de l'Entente cordiale, puis ambassadeur de France à Madrid. Léon Marcel Isidore Geoffray est né à Passy (annexé depuis à Paris) le 1er octobre 1852. Son père, Pierre-Joseph Geoffray (1804-1886), propriétaire, est un ancien financier à Lyon où il dirigeait « une maison de soieries des plus importantes ». Sa mère, née Juliette (dite Julie) Joséphine Sauvage de La Martinière, est réputée pour sa piété et sa générosité. Le jeune Léon et son frère Marcel sont éduqués à Passy par leur mère, avec un précepteur, M. Caillet. Le programme suivi et l'horaire quotidien sont ceux du lycée Louis-le-Grand. Léon Geoffray effectue ensuite des études de droit, devient docteur en droit en soutenant une thèse sur l'emphytéose, publiée en 1875. Avocat à la cour d'appel de Paris, il choisit d'entrer dans la carrière diplomatique et réussit « brillamment » le concours des Affaires étrangères. Il est d'abord attaché au service du contentieux au ministère des affaires étrangères en 1877, puis à l'ambassade de Constantinople de 1877 à 1879. Il est de nouveau au service du contentieux au ministère des affaires étrangères, à partir de 1879. Il y gravit les échelons de commis principal en 1883, rédacteur en 1886, secrétaire d'ambassade en 1891, avec effet rétroactif. En 1892-1894, il participe aux travaux de diverses commissions. Il devient la « cheville ouvrière » du contentieux de la direction politique, y résout de nombreuses affaires importantes, et aurait pu en recevoir la direction. Léon Geoffray est nommé premier conseiller à l'ambassade de Londres, à partir de 1895, avec le grade de secrétaire première classe, puis de ministre plénipotentiaire en 1896. Il y constate un état d'esprit très anti-français ; il en rend compte dans ses rapports, et écrit le 9 août 1898, au moment de l'occupation française de Fachoda : « On se dit que le Français est l'adversaire-né de l'Angleterre (…) Si bien que, sans désirer un conflit armé avec notre pays, une certaine partie de la nation anglaise s'habitue à l'idée que ce conflit peut éclater un jour, et même qu'il ne saura manquer d'éclater. » Mais il s'attache passionnément à l'apaisement, et à la réalisation d'une alliance entre l'Angleterre et la France. Pour y parvenir, malgré la crise de Fachoda, il n'hésite pas à faire à plusieurs reprises la navette entre les deux pays pour convaincre à la fois son supérieur hiérarchique Paul Cambon, vite convaincu, son ministre Théophile Delcassé, le gouvernement britannique et le gouvernement français. Il prépare et accompagne les visites respectives d'Édouard VII à Paris, et du président Loubet à Londres. Il participe ainsi activement à la réalisation et au maintien de l'Entente cordiale, signée en 1904. Lors de son départ de Londres en 1908, Édouard VII lui remet à titre exceptionnel les insignes de Grand Croix de l'Ordre de Victoria, qui n'avaient jamais été remis à un ministre plénipotentiaire. Léon Geoffray part alors pour Le Caire, où il est consul général de 1908 à 1910. Il est nommé en juillet 1910 ambassadeur de France à Madrid, auprès du roi Alphonse XIII. Il contribue alors à assurer à la France la neutralité de l'Espagne qui repousse les offres de l'Allemagne. Mais en octobre 1917 il est démis de ses fonctions, à la suite de la crise des relations franco-espagnoles. Léon Geoffray est mort à Paris le 25 décembre 1927. Il est enterré au cimetière de Passy. Il était propriétaire du château des Vaulx (XVIIe s.) à Saint-Julien-de-Civry en Saône-et-Loire. D’ordonnance régulière, la construction se compose d’un corps de logis rectangulaire flanqué de quatre tours carrées sur la façade principale et d’une tour ronde sur l’autre façade, et relié aux communs transformés en espace résidentiel. Léon Geoffray fit appel au célèbre paysagiste Achille Duchêne vers 1900 pour aménager le parc du château. Très prolifique, Duchêne a localement travaillé à Digoine et au château de la Verrerie (Le Creusot). L’aménagement du parc de Vaulx est particulièrement intéressant, car il consiste en la mise en scène du paysage alentour à travers des perspectives crées par des terrasses ou de grandes allées. Il avait épousé Louise Marcotte de Quivières, petite-fille de Philippe Marcotte de Quivières, dont il a deux fils : Pierre Geoffray (1884-1975), époux de Marie de Chabaud-Latour, et Edme Geoffray (1886-1926), croix de guerre 1914-1918. Sa correspondance privée, notamment avec Lyautey, a été préemptée en 1994 par le ministère des Affaires étrangères. Sources : Les châteaux en Charollais-Brionnais et Wikipedia.